Au cours de ces dernières années la présence de jeunes spectateurs assistant aux pièces de la compagnie a été un sujet récurrent de débats. Notamment en raison de la nudité des interprètes. Je me suis alors demandé comment j’aurai envie de présenter le théâtre performatif à un enfant. Et plus particulièrement, puisque je suis personnellement en procédure d’adoption, à mon enfant. C’est dans ce processus de parentalité que j’éprouve le désir de créer un spectacle de performance qu’un enfant pourrait voir, sans censure ni contrainte. Et pour y arriver c’est d’abord à l’adulte qu’il faut s’adresser. C’est pour cela que c’est une pièce pour les parents de demain.

Car si le corps et les fantasmes cessaient d’être un tabou pour les adultes, il serait peut-être plus facile de les expliquer aux enfants.

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Dans cette pièce, très peu de paroles. Nous cherchons à offrir des images, à raconter avec nos corps, de la musique, matières et objets, et laisser le public se fabriquer son fil narratif. Le lien tissé entre le physical theatre et les contes que nous faisons deviner, comme si nous les dessinions pour les raconter, réside dans ce choix, dans la réponse à cette question : quelle est l’image qui appartient à mon imaginaire, à ma vie intérieure ? Assurément, l’enfant et l’adulte n’auront pas la même réponse. De toute évidence, toutes deux seront vraies.

L’identité de L’Ineffable Théâtre s’est construite sur la libre interprétation du spectateur. Nous nous inspirons donc des détails les plus méconnus des contes et laissons chacun et chacune imaginer de quelle histoire ce détail est livré.

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Benjamin Forel